Torrent DevOps : Vérification du matériel – #3 | GOLOGIC

Bilan santé DevOps Gologic

Cette série d’articles a pour but d’explorer l’approche stratégique développée par Gologic qui aide les équipes à optimiser leur cycle de livraison logicielle en ligne avec les objectifs d’affaires. Ce troisième article vous présente les capacités de livraison d’un produit pour se situer et s’évaluer.

  1. Plonger dans le torrent DevOps… et vaincre les courants contraires
  2. Plonger dans le torrent DevOps… mais auparavant vérifier la température de l’eau
  3. Plonger dans le torrent DevOps… mais auparavant vérifier notre matériel de flottaison, de protection et de survie
  4. Plonger dans le torrent DevOps… pour aboutir dans un océan de changements

Par Gologic, en collaboration avec Jacques Ledoux.

On a beau connaître la température et la force du courant, ça ne nous informe en rien sur les écueils cachés sous l’eau. Sans équipement spécialisé ou de cartographie sous-marine, on ne peut naviguer en sécurité. Et surtout, ceci ne tient pas compte des espèces vivant sous l’eau qui peuvent, volontairement ou non, venir entraver notre navigation.

Il faut aussi s’enquérir des prévisions météorologiques, car un vent violent ou un orage intempestif peut noyer notre voyage ou nous échouer sur une île déserte. Essentiellement, il faut admettre que l’on naviguera en dépendant à la fois, de la clémence du ciel et de l’inconnu abyssal.

Bilan santé DevOps Gologic

Conséquemment, il faut s’assurer que notre matériel de flottaison, de protection et de survie est en bon état et que nos réserves sont suffisantes. En fait, ces éléments nous fourniront les capacités nécessaires pour traverser les passages difficiles, pour faire face à une température inclémente ou pour survivre en attendant les secours. Il en va de même pour une transformation DevOps.

Bien sûr, on ne parle pas de veste de flottaison, de baromètre ou d’émetteur de positionnement d’urgence, mais bien des capacités fonctionnelles requises pour assurer notre navigation vers les hauts niveaux de performance du DevOps. 

Les entreprises qui ont réussi leur transformation DevOps, qu’elles soient grandes, moyennes ou petites, ont appliqué les principes, mentionnés dans l’article précédent , et ont déployé et supporté les capacités nécessaires à leur application. Mais quelles sont donc ces capacités ?

DORA a recensé quatre catégories de capacités à développer, non seulement pour éventuellement atteindre le niveau Élite ou de hautes performances, mais aussi simplement pour répondre au principe d’amélioration continue. Voici donc ces catégories, aussi importantes les unes que les autres, accompagnées d’une brève description :

1) Techniques 

Les approches architecturales doivent s’adapter. Pour être rentable, une entreprise doit généralement performer dans son domaine d’affaires essentiel (core), mais aussi, dans plus d’un domaine de soutien. Par exemple : chaîne d’approvisionnement, présence Web, marketing, ventes, inventaire, évaluation, facturation, livraison, etc. 

L’identification et la contextualisation des domaines d’affaires de l’entreprise sont fondamentales. L’assignation d’un seul domaine par équipe de développement couplée à un jumelage des experts du domaine en question permettra aux équipiers DevOps d’acquérir une expertise des concepts d’affaires du domaine assigné à l’équipe. Il en résulte une réduction de la charge cognitive et des délais de développement, tout en s’inscrivant au principe d’apprentissage continu. Il en résultera un système qui répond, et souvent surpasse les plus hautes exigences des utilisateurs.

Le contrôle des versions d’artéfacts, l’intégration continue entre les différentes composantes du système, l’automatisation des déploiements, les tests continus et la livraison continue, l’infrastructure infonuagique, la gestion des données de tests, la sécurité omniprésente, la qualité du code, la gestion des changements à la base de données, l’instanciation sur demande des environnements, etc. 

Bien qu’il soit difficile et très onéreux de déployer toutes ces capacités techniques en un seul bloc, il est tout de même important de préparer un plan visant à les mettre en production le plus rapidement possible. Il faut aussi y inclure la formation requise pour leur utilisation optimale.

2) Procédures

La réorganisation des équipes nécessite une période d’adaptation et de formation pour que les équipiers puissent apprendre, s’adapter et internaliser les formes d’interaction, de collaboration et d’expérimentation intra et interéquipes. 

Bien que la rénovation des méthodes de production et des équipes soit un élément essentiel d’une transformation DevOps, il ne faut surtout pas présumer que la gestion de ces équipes reste inchangée. 

Les méthodes d’organisation du travail et d’évaluation de la production doivent aussi s’adapter à cette nouvelle réalité. Entre autres, les mesures de performance seront basées sur les rétroactions des utilisateurs* et non la cadence de production. Les équipes de développement auront accès aux utilisateurs qui bénéficieront des exigences fonctionnelles du domaine. Ces exigences sont trop souvent vagues, imprécises et surtout sans identification d’une source imputable.

Les méthodes d’approbation de mise en production seront allégées afin d’accélérer le processus de livraison. Les revues diligentes intraéquipent ainsi que l’automatisation de la validation, de la qualité et de l’alignement des artéfacts aux exigences fonctionnelles et non fonctionnelles sont des moyens d’une grande efficacité avec un minimum de cérémonie. 

Les équipes bénéficieront d’une liberté d’action et de décision quant à leurs outils de travail et méthodes de développement.  

Un large espace de collaboration et d’intégration entre les équipes de développement, les experts de domaines d’affaires et les utilisateurs éventuels constitue une base essentielle au rehaussement de la vélocité de production et à l’alignement des artéfacts aux besoins d’affaires.

Source : DORA capability catalog

3) Mesure 

Les mesures continuelles de performance du flot de travail et de la qualité des artéfacts couplée à la surveillance des infrastructures et services déployés en test et en production sont des informations essentielles à l’amélioration de la performance des livraisons. Ces mesures permettent de détecter rapidement les blocages, déficiences et autres obstacles à un fonctionnement optimal de l’application et permettent d’y remédier rapidement. Les infrastructures de déploiement du flux de valeur doivent aussi être sous haute surveillance. 

Infrastructures et performance du flux de valeur (FdV)

Aussi appelé « chaîne de valeur », le flux de valeur consiste en un ensemble d’étapes, de développement, composées de codage, de programmes de tests, de sécurité, de qualité, d’intégration, d’approbation, de livraison et de déploiement que doit suivre tout artéfact en développement. Ces étapes forment un pipeline allant du « backlog » jusqu’au déploiement en production. Plusieurs de ces étapes sont entièrement ou partiellement automatisées.

De plus, les mesures de qualité et de durée de chaque étape du FdV pour tous les artéfacts permettront :

  • de découvrir et de remédier rapidement à tout blocage ou ralentissement dans le traitement des artéfacts et,
  • d’accumuler des données permettant d’améliorer la planification des livraisons.

Applications et Flux de Valeur en production

Surveillance : la surveillance continuelle permet aux équipes d’inspecter et de comprendre l’état courant du système sous surveillance. Cette surveillance est automatisée et basée sur certaines métriques et messages (logs) relatifs à la performance interne et externe de l’application. 

Observation : l’observation continuelle permet aux équipes de découvrir des méthodes d’utilisation non connues à l’avance. L’étude de ces méthodes permettra de découvrir soit une vulnérabilité ou une approche fonctionnelle intéressante. 

4) Culture 

Un leadership soutenant les transformations améliorant la performance des livraisons et encourageant une culture générative basée sur la confiance et la collaboration entrainera invariablement en une capacité de production efficiente et performante.

Satisfaction au travail : plusieurs analyses produites par DORA ont démontré que la satisfaction au travail est un prédicteur de performance organisationnelle. Les employés à qui l’on confie un travail significatif et stimulant ont un impact positif sur les résultats de l’entreprise. Ils font alors un travail soigné lorsqu’ils ont les moyens nécessaires ainsi que l’appui et la confiance de l’organisation. 

Culture organisationnelle de Westrum : Ron Westrum a démontré sans équivoque qu’une culture organisationnelle qui optimise le flot de l’information est aussi un prédicteur de performance des livraisons et a un impact positif au niveau organisationnel. Les critères identifiant la qualité d’un tel flot de l’information sont : 

Lorsqu’une question est posée : 

1) La réponse adresse la question posée par une personne qui en a besoin pour son travail, 

2) Le temps de réponse est rapide et opportun, 

3) La réponse est compréhensible et utilisable par le récepteur.

Leadership transformationnel : encore une fois, la recherche DORA confirme qu’un leadership efficace génère un impact mesurable et significatif sur la production et la livraison de logiciel. Cependant, cet impact n’est pas causé par la participation active des gestionnaires dans le processus de livraison, mais bien par l’influence des leaders transformationnels.

Ces derniers favorisent et supportent l’introduction de capacités de gestion de produit et de gestion de technologie au sein même des équipes DevOps. Ces nouvelles capacités permettent aux équipes de créer et livrer des produits ayant un impact largement positif sur les utilisateurs, et conséquemment, sur les performances organisationnelles de l’entreprise.

Culture d’apprentissage continu : toujours selon les recherches DORA, l’implantation d’une culture d’apprentissage continu produit un impact significatif sur la performance et la qualité de livraison. Cette conclusion est basée sur l’observation des activités suivantes :

  • Augmentation significative de la fréquence des déploiements.
  • Réduction du délai de livraison des changements (lead time), du taux de défaillance des changements et du délai de restauration des pannes.
  • Un esprit d’équipe rehaussé.

Le climat d’apprentissage d’une organisation dépend essentiellement de la valeur stratégique que l’organisation accorde à l’acquisition de connaissances par leurs employés.

Pour certaines organisations, l’acquisition de connaissances est un investissement obligé pour soutenir la croissance. Pour d’autres, l’acquisition de connaissances est une charge que l’on accepte à contrecœur. Finalement, pour les autres restantes, l’acquisition de connaissances est inutile et n’a aucune valeur.

Le tableau des statistiques de progression présenté dans le précédent article démontre que l’investissement à long terme dans une transformation est substantiellement rentable, dans la mesure où l’organisation adopte et applique les principes DevOps avec conviction. 

Bilan santé DevOps Gologic

Le bilan de santé Gologic est un outil essentiel pour mesurer la progression du déploiement des capacités présenté dans cet article ainsi que l’évaluation de l’impact des principes fondamentaux. En fait, ce bilan de santé produit un portrait exact de l’évolution de votre transformation DevOps.  

À suivre…

Gologic est une entreprise offrant des services d’évaluation de maturité DevOps, de formation et d’accompagnement. Depuis 10 ans, Gologic a participé à d’importants mandats de transformation numérique comprenant des migrations vers les microservices pour des institutions bancaires, gouvernementales et de télécommunications. Notre formule d’incubation de vos équipes conjugue la dimension humaine, opérationnelle et applicative ciblant leur autonomie dans le cycle de livraison.

Par Gologic, en collaboration avec Jacques Ledoux.

*Measure outcomes, not outputs.

Références :

The DevOps Handbook : Kim, Humble, DeBois, Willis.

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