Gartner confirme le leadership d’AWS pour 2021

Par Ludovic Lamarre, DevOps et architecte de systèmes chez Gologic

Tous les ans depuis le milieu des années 2000, AWS se réinvente et ajoute de nouveaux services à son arc en repoussant chaque fois les limites du possible. Chaque année, les prix reliés à l’ensemble de leurs services baissent, validant ainsi les clients dans leur choix pour le long terme. Comme dans beaucoup de secteurs des technologies de l’information, l’infrastructure et les services de plateformes du cloud public sont dominés par un joueur qui a su innover avant les autres.

AWS est à la tête du peloton des fournisseurs d’infonuagique depuis plusieurs années selon Gartner, autant en matière de vision qu’en matière de capacité d’exécution. Derrière, on trouve principalement Microsoft et Google qui tirent leur épingle du jeu chacun à leur façon.

Un des principaux facteurs ayant favorisé l’ascension du cloud public a été la prolifération des appareils mobiles. Dans les deux dernières décennies, nous avons connu un gros changement dans notre façon de consommer l’information et dans nos habitudes de travail avec les ordinateurs.

Graduellement, nous sommes passés de l’ordinateur personnel aux appareils mobiles. Les applications que l’on consomme sont passées d’un mode d’exécution local à un mode d’exécution dans le cloud. Tranquillement, les appareils que nous exploitons sont passés de plateforme d’exécution au rôle de client léger. 

Aujourd’hui, nous pouvons donc consommer des applications qui fonctionnent grosso modo de la même façon que l’on travaille sur un ordinateur Windows, un téléphone intelligent ou une tablette.

La réunion des deux mondes

C’est dans ce contexte que Microsoft a mené, avec son nouveau président Satya Nadella, la révolution vers le cloud hybride et, parallèlement, la réconciliation de Microsoft avec Linux. Si aujourd’hui la compagnie fondée par Bill Gates peut revendiquer presque 20 % des parts de marché du cloud public, c’est largement grâce au cloud hybride.

Profitant de son assise dans le monde des applications traditionnelles et dans les entreprises, elle a su promouvoir une offre infonuagique compatible avec ses systèmes roulant depuis longtemps dans les centres de données des entreprises ainsi que dans les garde-robes des plus petites compagnies. Car voilà ce qu’on entend normalement par un cloud privé; un ensemble de systèmes offrant un service à un nombre restreint d’utilisateurs dans un réseau privé.

Bien que les offres dans l’infonuagique comprennent maintenant des centaines de services, à la base un fournisseur de cloud public offre du stockage et de la capacité computationnelle en forme «infrastructure as a service» (IaaS). Là où Microsoft a su se démarquer, réside dans le fait qu’ils offraient depuis longtemps la capacité de gérer des machines virtuelles sur leurs serveurs Windows.

Cela a donc été assez facile d’offrir le cloud public d’Azure comme un environnement de relève en cas de catastrophe. L’intégration de leur hyperviseur appelé Hyper-V a toujours été une de leurs plus grandes forces en ce qui a trait à Azure.

AWS n’a pas dit son dernier mot

Amazon a concurrencé Microsoft, en s’associant avec VMware, un autre joueur dominant dans le marché des hyperviseurs. Aujourd’hui, avec vCenter on peut opérer ses serveurs ESXi et ses machines virtuelles dans EC2, à partir d’une seule console dans vCenter.

C’est surtout intéressant parce que cela permet de faire basculer les charges de travail vers le cloud public qui offre des ressources facturées à l’utilisation, ce qui est très alléchant pour mettre en place des stratégies de relève ou pour des besoins ponctuels.

Pour être exploitées par les appareils mobiles et via les fureteurs web, les applications traditionnelles doivent inévitablement être réécrites, faute de quoi les clients doivent se confiner à un ordinateur qui devient de plus en plus obsolète avec chaque nouvelle version de Windows et avec les nouvelles composantes matérielles lorsqu’on rachète un ordinateur.

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Le DevOps et le cloud, une combinaison parfaite

Pour rester intéressantes pour les utilisateurs, les applications doivent être développées itérativement avec des boucles de rétrospection rapides et avec des livraisons rapides de nouvelles fonctionnalités. Le DevOps a d’abord été exploité au sein de projets dans le cloud entre autres parce que les applications du web ne demandent pas vraiment de mise à jour du côté du client.

Comme le traitement se fait du côté des serveurs, les téléphones, tablettes et fureteurs web continuent d’opérer normalement en dépit des mises à jour des applications. Et pour que le DevOps ait sa place, les applications doivent être livrées en continu, ce qui ne peut pas se faire si les clients ont beaucoup d’interventions à faire pour être mis à jour.

Google a son joker

Peut-être vous demandez-vous ce qui fait que Google ait sa place dans le quadrant de Gartner comme troisième fournisseur d’infonuagique. Il y a bien sûr plusieurs raisons, mais Google a su innover dans la technologie des conteneurs.

Bien que l’invention des conteneurs revienne à plusieurs compagnies, l’orchestration des conteneurs telle qu’on l’a faite aujourd’hui avec Kubernetes (K8s) est une invention de Google. 

L’orchestrateur ainsi que toutes les technologies l’entourant sont encadrés par la Cloud Native Cloud Foundation qui gère le financement ainsi que la formation entre autres. En quelque sorte, Kubernetes est maintenant le Linux de l’infonuagique. Il s’impose maintenant comme standard dans l’orchestration des conteneurs et est offert sous différentes formes chez AWS, Azure et bien sûr Google Cloud Platform (GCP) qui a toujours les versions les plus récentes de K8s.

De plus, il est très portable et peut être exploité sur plusieurs systèmes d’exploitation ainsi que dans des environnements hybrides. La nature des conteneurs fait que K8s est la plateforme de choix pour travailler en mode hybride pour rouler des charges de travail sur Linux, par exemple.

Cela dit, K8s ne présage pas du tout la mort des fournisseurs d’infonuagique. AWS, Azure et GCP ne risquent même pas de devenir obsolètes. Ils ont tous des technologies en PaaS, FaaS et SaaS notamment qui les rendent incontournables. C’est d’ailleurs pour cette raison que les compagnies vont souvent, malgré elles, finir par être investies dans plusieurs fournisseurs d’infonuagique. C’est aussi cela le cloud hybride, un cloud interfournisseur public, en plus de se mélanger aux clouds privés.

Mot de la fin

En tant que DevOps, nous épousons les clouds publics et hybrides, car ils sont en quelque sorte le tissu avec lequel nous opérationnalisons les applications de nos clients. Ils nous donnent aussi d’excellents outils pour sérialiser les processus d’intégration, de déploiement et de livraison qui donnent un sens à nos pratiques.

Le cycle de développement traditionnel en cascade d’eau appris à l’école est rapidement devenu révolu en faveur d’un cycle de développement plus propre à l’ingénierie de l’informatique; un cycle de développement avec des boucles très dynamiques digne d’un monde où l’on fait circuler l’information à la vitesse de la lumière.

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À bientôt,

Ludovic Lamarre, DevOps et architecte de systèmes

Avec plus de 10 ans d’expérience en TI comme architecte de systèmes, j’ai effectué plusieurs migrations vers le cloud en IAAS, PAAS et SAAS. Pour toujours un évangéliste de l’infonuagique, je poursuis maintenant ma carrière dans le DevOps, penchant vers les opérations.

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